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Vendredi 6 février le Conseil Constitutionnel a invalidé l'élection Législative de juin 2022 de Meyer Habib pour la 8ème circonscription des Français de l'étranger.

Meyer Habib a réagi le soir même sur I24NEWS en déclarant « une décision politique » qui s’appuie sur des "calomnies des faux documents" produits par Deborah Abisror de Lieme, son opposante à la députation. "On veut ma peau politiquement. Jean-Yves Le Drian souhaitait que je ne sois plus à l’Assemblée nationale".

Le député a poursuivi “les calomnies, les mensonges et les manipulations ont gagné”. "C’est avec un sentiment de tristesse et surtout d’injustice que j’ai pris connaissance de la décision du Conseil constitutionnel en pleine visite du Premier ministre Benjamin Netanyahou"…

"Un grand moment pour les relations entre la France et Israël et une de mes principales préoccupations en tant que député depuis maintenant dix ans. Les calomnies, les mensonges et les manipulations de ma concurrente ont eu raison du choix libre de mes compatriotes qui m’ont élu député pour la troisième fois, contre le candidat de la majorité présidentielle, dans des conditions qui ont été extrêmement difficiles”...“Sur le plan juridique, les griefs retenus contre moi sont dénués de toute justification".

Meyer Habib dément tous les faits qui lui sont reprochés: Il n'y a eu aucun mail envoyé le jour des élections, le dernier mail envoyé par son équipe l’ayant été le vendredi, conformément à la loi électorale.

Il a poursuivi “Tout a été fait pour me bâillonner. Regardez les réactions de Clémentine Autain, de Charles Enderlin, et aussi de tous ces antisémites. Aujourd’hui, ce sont les manipulations et les mensonges qui ont gagné”.

Le Conseil constitutionnel n'a invalidé que le scrutin, il n'a pas rendu Meyer Habib inéligible, il peut donc se représenter. Il réfléchit à sa réponse.

Les électeurs quels qu'ils soient n'aiment pas être déjugés, en général ils se manifestent encore plus nombreux pour confirmer leur choix.

Pendant dix ans on ne compte plus les chahuts organisés à l'Assemblée nationale lors de la prise de parole de Meyer Habib l'empêchant de s'exprimer, déclenchant l'ire de Gilbert Collard qui avait reproché au ban et à l'arrière ban des Députés leur manque de démocratie.

D'autre part n'oublions pas que le premier tour du scrutin a été délibérément choisi le jour de Shavouot, la fête juive la plus importante du calendrier hébraïque, jamais il n'aurait pu avoir lieu pour Noël ou pour l'Aïd.

Pourquoi ne pas supprimer purement et simplement Israël de toute circonscription des Français de l'étranger, la France y gagnerait en temps de scrutin, elle supprimerait un Juif du rang des Députés, et puis pourquoi pas, rompre les relations diplomatiques avec un pays accusé d'apartheid par des Députés de "La France Insoumise", qui défilent régulièrement aux côtés de "chances pour la France qui crient mort aux Juifs."

Allons plus loin, pourquoi ne pas supprimer le droit de vote aux Juifs et leur ôter leur nationalité comme au temps béni du Maréchal Pétain?

Je veux maintenant revenir sur cette campagne.

Alors qu’elle s’est déroulée dans des conditions qui m’ont déjà été extrêmement défavorables, cette décision politique vient marquer du sceau de l’injustice mon élection et altérer la sincérité du scrutin.

On a d’abord tenté de bâillonner la démocratie en Israël, dans un pays où nos compatriotes m’apportent depuis 2013 entre 77 et 88% de leurs suffrages au second tour.

Du fait de la fête de Chavouot le jour du premier tour à l’urne, le ministère des Affaires étrangères a choisi de façon tout à fait inédite de fermer les bureaux de vote, y compris pour le deuxième tour de scrutin dans trois villes où résident près de 20.000 Français, à Ashdod, Beer Shev’a, et Eilat.

J’ai saisi le Conseil d’État en mai 2022 pour demander l’ouverture à minima au second tour de ces bureaux, qui m’a été refusée de manière incompréhensible.

Ensuite l’irruption du Canard enchaîné dans la campagne, et cet article mensonger parlant de bus affrété le jour sacré de Chavouot, rédigé par un journaliste opportunément présent en Israël au moment de sa publication. Cet article a été fait sur la base de la fuite d’une note consulaire, elle-même produite à partir d’une main courante du parti de mon adversaire.

Enfin l’attitude déplorable de Madame Abisror et cette vidéo vue plus de 100.000 fois sur les réseaux sociaux, dans laquelle elle m’accuse indirectement d’être responsable de pseudo-menaces à l’encontre de son fils dont elle n’a jamais fourni la moindre preuve. Menace inventée que Madame Abisror a instrumentalisée pour me demander de m’expliquer sur les fausses accusations du Canard enchaîné publiées deux jours plus tôt.

Malgré tout cela, j’ai gagné cette élection que le Conseil constitutionnel décide d’invalider. Cette victoire, je l’ai acquise en dépit de la fermeture inédite et arbitraire de bureaux de votes ayant fait baisser le nombre de votant en Israël, alors que ces mêmes bureaux étaient ouverts deux mois plus tôt lors de l’élection présidentielle. Israël est le seul pays de la circonscription où le vote électronique a failli : seulement 40% des électeurs y ont reçu leur mot de passe. J’ai quasiment doublé mon score en Italie, en Turquie, en Grèce, à Malte, et à Chypre, mais avec cette décision on bâillonne la démocratie.

Malgré les tentatives de déstabilisation, malgré les attaques et les intimidations, je reste déterminé.

C’est vrai que c’est difficile pour moi. Le sentiment d’injustice est immense. À ce stade, il est trop tôt pour commencer une campagne ou annoncer ma décision. Ma décision définitive je la donnerai dans les semaines à venir.

Vous êtes pour l’heure des centaines à m’avoir laissé des messages depuis hier auxquels je n’ai pas pu répondre, mais permettez-moi de vous remercier de partout.

Meyer Habib